à la une:
à l’origine de tout, la Peur. (de quoi? des corps, des humiliations?) parodie du Cogito, comme instant fictif où, tout ayant été rasé, cette tabula rasa va être réoccupé: “j’ai peur, donc je vis”. une remarque: selon les mœurs d’aujourd’hui (il faudrait une éthologie des intellectuels), on ne parle jamais de la peur: elle est forclose du discours, et même de l’écriture (pourrait-il avoir une écriture de la peur?). placée à l’origine, elle a une valeur de méthode; part un chemin initiatique.
Um comentário:
On est tranquille, tout le monde est désespéré, ça devient un état d'homme. Ça devient un passéisme, et le plus dangereux. Il faut sortir de là, je crois. On nous a appris depuis l'enfance que tous nos efforts devraient tendre à trouver un sens à l'existence qu'on mène, à celle qu'on nous propose. Il faut en sortir. Et que ce soit gai.
En quoi cela peut-il être gai?
La charnière c'est la peur inculquée, du manque, du désordre. Il faut la surmonter. Je le dis: quand quelqu'un n'a plus cette peur, il fait du tord à tous les pouvoirs. Il y a une équivalence totale entre tout, l'individu ne peut s'en sortir que par lui-même, en retrouvant une indifférence fondamentale à l'égard de ce qui se propose, affaires politiques, affaires commerciales. Il faudrait que la peur diminue: chaque fois qu'elle est là, le pouvoir a prise. La liaison est directe entre peur et pouvoir.
Marguerite Duras, Outside,"La voie du gai désespoir"
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