27 de maio de 2009

et en chemin tu finis par ouvrir à une page quelconque (512) et tomber sur ça, 
à la une: 
à l’origine de tout, la Peur. (de quoi? des corps, des humiliations?) parodie du Cogito, comme instant fictif où, tout ayant été rasé, cette tabula rasa va être réoccupé: “j’ai peur, donc je vis”. une remarque: selon les mœurs d’aujourd’hui (il faudrait une éthologie des intellectuels), on ne parle jamais de la peur: elle est forclose du discours, et même de l’écriture (pourrait-il avoir une écriture de la peur?). placée à l’origine, elle a une valeur de méthode; part un chemin initiatique.

écrit par Roland Barthes (l’image) deux ans avant d’être fauché par la camionnette d'une entreprise de blanchissage alors qu'il se rendait au Collège de France, le 25 février 1980

Um comentário:

ClareMary disse...

On est tranquille, tout le monde est désespéré, ça devient un état d'homme. Ça devient un passéisme, et le plus dangereux. Il faut sortir de là, je crois. On nous a appris depuis l'enfance que tous nos efforts devraient tendre à trouver un sens à l'existence qu'on mène, à celle qu'on nous propose. Il faut en sortir. Et que ce soit gai.

En quoi cela peut-il être gai?

La charnière c'est la peur inculquée, du manque, du désordre. Il faut la surmonter. Je le dis: quand quelqu'un n'a plus cette peur, il fait du tord à tous les pouvoirs. Il y a une équivalence totale entre tout, l'individu ne peut s'en sortir que par lui-même, en retrouvant une indifférence fondamentale à l'égard de ce qui se propose, affaires politiques, affaires commerciales. Il faudrait que la peur diminue: chaque fois qu'elle est là, le pouvoir a prise. La liaison est directe entre peur et pouvoir.

Marguerite Duras, Outside,"La voie du gai désespoir"